Simplification, allégement et réduction des coûts font partie des axes prioritaires qui conduisent la CIK-FIA à mettre en place des nouvelles spécifications pour les moteurs à partir de 2016. Le but est de redonner aux catégories internationales une place de choix dans les Championnats nationaux à travers le monde et d’élargir la base des pratiquants de tout niveau. Après plus de trois ans de réflexion, de concertation et d’essais, la présentation officielle des moteurs OK effectuée lors du Championnat d’Europe en Grande-Bretagne a révélé les tenants d’un changement d’orientation majeur destiné à revigorer la Compétition Karting à prise directe.
Tout grand changement est accompagné d’interrogations ou de doutes légitimes. Le milieu conservateur de la Compétition Karting ne fait pas exception à la suite de la première présentation publique des moteurs OK effectuée récemment sur le circuit de PF International. Il faut cependant garder à l’esprit que la direction prise par les instances de la CIK-FIA correspond aux demandes et aux attentes de la majorité des ASN, des usines et des compétiteurs. Le but principal est de donner une nouvelle impulsion aux catégories à entrainement direct dont la fréquentation a enregistré une baisse régulière depuis quelques années.
Les nouveaux moteurs OK et OK-Junior se positionnent désormais de manière très compétitive en termes de coût d’achat et d’utilisation avec un prix de vente maximal de 2000 € hors taxes, comprenant tous les accessoires sauf le radiateur. Simplification et gain de poids vont de paire grâce à la suppression de l’embrayage, du démarreur, de la batterie et du faisceau électrique, des éléments qui ont généré de nombreux problèmes par le passé. La nécessité de contrôler l’embrayage impliquait jusque-là l’utilisation d’un matériel électronique embarqué coûteux qui ne pouvait être utilisé dans tous les pays et dont l’absence laissait souvent place à la suspicion. La possibilité d’utiliser une pompe à eau externe limite également les dépenses.
La question du poids minimum autorisé a suscité de nombreuses réactions. Il s’agit de passer d’une masse totale minimum, pilote compris, de 158 kg à 145 kg en catégorie OK, et de 145 kg à 140 kg en OK-Junior. Dans le même temps, la masse minimum du kart descend de 75 kg à 70 kg. La réduction du poids des karts actuels vise à améliorer la sécurité des Pilotes. La Commission Sécurité de la FIA incite régulièrement la CIK-FIA à abaisser la masse des karts dans ce but. La nouvelle échelle de poids a été établie à partir des nombreux relevés effectués lors des séances de test des moteurs OK. Plusieurs marques de châssis rentrent déjà parfaitement dans ce cadre. Il faut rappeler que l’utilisation de lest pour atteindre le poids minimum actuel est très fréquente en Compétition. Il paraît logique de vouloir restreindre cette pratique, souvent peu commode et surtout néfaste à la sécurité.
La suppression de l’embrayage et du démarreur électrique a pour conséquence de modifier la manière de démarrer les karts qui retrouvent une transmission en prise directe. La valve de décompression permet de faciliter cette phase sans avoir à soulever l’arrière de la machine. Il s’agit d’un changement d’habitude certain qui devrait induire à terme une plus grande responsabilité des pilotes quant à leur comportement en piste. Si l’aide d’un mécanicien pour lancer le kart est appréciable, il est également possible de relancer seul sa machine si le besoin s’en fait sentir. A PFI, les pilotes expérimentés l’ont démontré, mais on a vu également un journaliste parvenir à démarrer seul. Les années fastes de la FA et de l’ICA rappellent que la transmission en prise directe ne nuisait pas au succès populaire de ces catégories. Il n’y a pas de raison pour qu’il en soit autrement avec les OK et OK-Junior.
Il est important pour tous les acteurs du Karting et pour l’avenir de ce sport que les catégories OK et OK-Junior atteignent leur but. Pour cela, l’implication active des ASN et des professionnels est indispensable. Le développement sportif de la discipline à tous les niveaux doit être l’objectif principal.
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