Le procès-verbal est daté du 15 mars 1962 et relate les débats du Comité de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) qui s’était réuni trois semaines plus tôt à Paris. Ce document a valeur d’acte de naissance… ou plus exactement de pré-naissance. Bien que la FIA eût déjà évoqué le phénomène « Karting » dès 1960 – peu après son importation des USA en Europe, en fait – elle n’avait pas encore créé d’organe officiel pour encadrer cette activité naissante. Il y eut en 1961, au lendemain d’une rencontre internationale de Karting en Suisse à Ouchy-Lausanne, sur les bords du lac Léman, une réunion de clubs organisateurs à Genève pour instaurer une « FIK » (Fédération Internationale de Karting), laquelle n’a jamais réussi à imposer une véritable autorité. Il y eut aussi quelques prétentions de la FIM (Fédération Motocycliste Internationale) d’accaparer cette forme nouvelle de sports mécaniques. Mais une discipline bien campée sur ses 4 roues avait-elle quelque raison d’être contrôlée par une instance dont les véhicules ne comptent que deux roues (voire trois pour les si singuliers side-cars) ?
Sur proposition de la « CSI » (Commission Sportive Internationale), le Comité de la FIA, alors présidé par le Comte de Liederkerke-Beaufort, décida que la charge du contrôle du Karting lui incombait naturellement et, pour ne pas se faire devancer par quelque autre formation, créa sur une base provisoire la « CIK » (Commission Internationale de Karting) dès le début de l’année 1962, en attendant de pouvoir faire ratifier cet organisme spécialisé à l’occasion de sa prochaine Assemblée Générale, programmée le 15 octobre. Les bases de la vraie CIK ont ainsi été posées à l’aube du printemps 1962 et c’est au Sieur de Peyerimhoff qu’est revenue la tâche de coordonner les premiers travaux de la CIK, en compagnie de délégués Membres des 12 pays représentés à la CSI.
Voici quelques extraits du procès-verbal de cette réunion du Comité de la FIA d’il y a 50 ans, qui a été si déterminant pour la CIK :
« (…) Le PRÉSIDENT remarque qu’avant d’aborder le fond de la question, on peut régler rapidement la question des prétentions de la Fédération Internationale Motocycliste à contrôler le karting. Suivant les accords en vigueur, le domaine des véhicules à 4 roues est celui de la FIA. Les véhicules en question étant à 4 roues, les prétentions de la FIM ne sont pas fondées.
En ce qui concerne le contrôle du karting par la FIA, la Commission Sportive Internationale a fait des propositions qui sont les suivantes :
La CSI proposera au Comité la création, comme groupe de travail permanent, d’une Commission s’occupant exclusivement du contrôle sportif des compétitions de Formule K. Pour la période de mise en route de cette ‘Commission Karting’, et jusqu’à décision à prendre au Congrès d’Automne, elle sera constituée de 2 délégués de chacun des 12 pays représentés à la C.S.I. et présidée par un Membre de la C.S.I. Chaque délégation C.S.I. pourra, si elle le désire, envoyer en supplément l’un de ses représentants. Une première réunion pourra avoir lieu dès le mois prochain.
M. BAUMGARTNER, Président de la CSI, informe le Comité qu’au cours de la dernière séance de la CSI, M. Nortier, Membre de la CSI et Président de la FIM, a formellement déclaré que la FIM a informé la FIK qu’elle considérait que le karting était du ressort de la FIA et que la FIM ne s’en occuperait pas.
En ce qui concerne la Commission de Karting, la CSI précise que les deux délégués qui représenteront chacun des 12 pays de la CSI ne seront pas nécessairement les délégués de la CSI, mais des personnalités plus spécialement informées des problèmes du karting assistées au besoin d’un des 2 Membres de la CSI pour leur pays. La réunion qui aura lieu au début de mars sera présidée par M. S. de PEYERIMHOFF. Cette solution est provisoire.
M. R. BAKEN (Belgique) précise qu’en octobre prochain la question sera réexaminée notamment en ce qui concerne les pays qui seront représentés à la Commission.
Sur question du Président, il est précisé que la préparation du Calendrier Karting établi pour le moment par le Secrétariat FIA incombera à la Commission Karting.
En conclusion, le Comité confirme que le contrôle et la réglementation du Karting figurent parmi les attributions de la FIA, qui n’entend pas abandonner cette mission au profit de quelque autre organisation que ce soit.
Le Comité approuve les solutions provisoires qui lui sont soumises à ce sujet par la CSI. »
Info & Photo CIK