Les jeunes générations ne le savent peut-être pas, mais avant de fonder sa propre écurie PDB Racing, le Hollandais Peter de Bruijn a été un très grand champion et un technicien de grand talent. D’une carrière prestigieuse, on peut citer ses titres de Champion d’Europe et sa victoire au Championnat du Monde 1980 à Nivelles devant Ayrton Senna, parmi de nombreux autres succès. Passionné depuis son plus jeune âge par la technique, il a produit ses propres châssis dans les années 70, collaboré plus tard avec Swiss Hutless puis CRG, notamment pour la création des moteurs Maxter, accompagné les parcours victorieux de Danilo Rossi, Jos Verstappen, Alessandro Manetti et bien sûr Lotta Hellberg, 4e du Championnat du Monde FK au Mans en 91, le meilleur résultat féminin enregistré à ce jour. Kimi Raikkonen a fait partie de l’équipe PDB Racing, terminant 2e du Championnat d’Europe sur un châssis Gillard.
En plus de ses qualités de pilote, de technicien et de team manager, Peter de Bruijn est l’une des personnalités humainement les plus attachantes du monde du karting.
“Pour plusieurs raisons, l’âge d’or du karting est derrière nous.” déclare Peter de Bruijn. “Tout le monde reconnaît que la situation économique n’est pas brillante, mais je pense aussi que les mentalités ont changé en entrant dans les années 2000. Dans les débuts et jusque dans les années 90, les pilotes roulaient presque tous les week-ends, qu’il pleuve ou qu’il vente, parce qu’ils étaient passionnés et que cela ne coûtait pas très cher. Avec un mécanicien, souvent un ami ou un membre de la famille, on pouvait tout faire si on n’avait pas peur de se salir les mains ! De nos jours, les pilotes veulent du confort, de belles structures, des mécaniciens professionnels, une équipe attentionnée. Un certain goût pour l’effort a disparu, tandis que les prestations devenaient plus chères. C’est la vie !
PDB Racing s’est orienté récemment vers les challenges de marque comme le Rotax ou le X30. Nous n’arrivions plus à trouver suffisamment de pilotes pour faire vivre notre équipe avec les compétitions de haut niveau. Les gens pensent que les catégories monotypes sont moins coûteuses et plus faciles, mais ce n’est pas forcément la réalité. Ils sont attirés par les évènements uniques de portée internationale ou mondiale, plus que par les courses régionales ou nationales tout au long de la saison.
Il est difficile de savoir si les pilotes d’aujourd’hui sont aussi bons que ceux du passé parce qu’il existe beaucoup de catégories différentes ; la comparaison des talents n’est pas aisée. Mais je suis persuadé que le passage précoce à l’automobile des meilleurs espoirs a des conséquences sur le niveau général. Le cas de Max Verstappen reste une exception, mais je me souviens quand Kimi Raikkonen était avec nous, il n’était pas fantastique à 16 ans. Il est devenu très bon vers 18 ans. C’est la même chose pour Fernando Alonso et d’autres.’
Info CIK-FIA 2013 Best Of / © Photo KSP