Pole, victoire et meilleur tour:pour son retour sur l’avant-scène, Nathanaël Berthon n’a pas fait le détail ce dimanche en Hongrie. Pilote de haut niveau en karting, il avait franchi en vainqueur la ligne d’arrivée du Championnat d’Europe ICA 2005 à La Conca sur son Sodi/Parilla préparé par le Braun Racing Team, avant d’être disqualifié plus tard sur le tapis vert pour un poids non-conforme à la suite d’une perte totale de l’eau du circuit de refroidissement.
Dimanche dernier, au volant de sa Dallara-Mécachrome bleue et blanche frappée du n° 20, Nathanaël Berthon est inquiet. Pour la première fois de la saison, il va s’élancer depuis la pole position devant 25 furieux, dont certains viennent de s’illustrer dans des tests F1. Un privilège que lui vaut sa huitième place acquise la veille au terme d’une course solide, au cours de laquelle il a gagné cinq positions à la force du poignet.
Le jeune auvergnat est inquiet, car il se souvient qu’il a beaucoup patiné au départ vingt-quatre heures plus tôt, comme au Nürburgring trois semaines auparavant. Il aurait aimé que son équipe (Trident Racing) lui change l’embrayage, mais les deux ingénieurs à son service ont préféré fignoler deux trois petits détails, en l’assurant que tout irait bien. Graziano Michelacci, qui le couve depuis Silverstone, a surtout ajouté:“Sois prudent au départ, fais attention à tes pneus, un podium nous comblerait“.
Nathanaël, lui, n’est pas là pour ça. Il l’a clairement annoncé:“C’est la victoire ou rien!” Il sait qu’il peut compter sur une très bonne voiture en course (“La meilleure que j’aie jamais eue cette saison”) et sur le soutien de son équipe (“Mon ingénieur m’a renseigné sur l’écart avec Mitch Evans à chaque tour”). L’extinction des feux dissipera vite ses appréhensions:départ de rêve, restart réussi après l’épisode Safety-Car, contrôle de l’écart et première victoire en GP2:tout s’est déroulé selon le plan prévu.
“Quand on part en tête, tout est plus facile. Si tous les dimanches pouvaient ressembler à celui-ci! J’ai pris des risques en couvrant les trois premiers tours à fond, ensuite j’ai géré. Mitch Evans était très rapide, mais j’ai dosé mon effort à chaque tour. Une appréhension, tout de même, lorsque j’ai pris un tour à Cecotto, son compagnon d’écurie (Arden), en craignant qu’il ne cherche à me bloquer. Mais tout s’est bien passé. Cela fait du bien de retrouver la première marche du podium. Je n’avais pas gagné depuis Magny-Cours 2010 en WSR 3.5. De plus, ce Hungaroring est considéré comme le circuit le plus difficile de la saison, après Monaco.“
“Mes ingénieurs ont travaillé comme des fous pour faire progresser l’auto. Nous avons montré en course tout le chemin accompli en peu de temps. Il va falloir maintenant faire de même en qualifications. Je suis très confiant car dans cette équipe, je me sens écouté. Dès les essais libres, vendredi midi, il faisait une chaleur atroce, confirmée tout au long du week-end (piste à 47° dimanche matin). Cela n’était pas fait pour me déplaire. Je travaille beaucoup ma condition physique et la canicule m’a sûrement avantagé par rapport à d’autres.“
“Aujourd’hui, ma première pensée est pour ceux qui m’ont soutenu dans les pires moments. Je tiens à les remercier. Quand ça va mal, il n’y a pas grand monde autour de vous. Nombreux en revanche sont ceux qui ont l’art de voler au secours de la victoire.”
D’après un communiqué de Nathanaël Berthon / © Photos GP2 Series