Une semaine après avoir effectué un tonneau sur le circuit d’Oviedo, Anthony Abbasse honorait ses engagements auprès de la FFSA Academy en coachant les jeunes pilotes du Championnat de France Junior à Septfontaine. C’était l’occasion de faire le point sur l’accident et ses conséquences.
Anthony, quelles étaient les conditions particulières que vous avez rencontrées sur le circuit Alonso à Oviedo?
– Le tracé était beaucoup plus dur qu’une piste traditionnelle, certains pilotes ont souffert physiquement des chocs répétés sur les vibreurs. Je m’étais économisé en début de meeting pour être au top pendant la finale et j’étais prêt à tout donner. De même pour le matériel, l’équipe avait bien anticipé les problèmes pour réduire la casse sur les châssis.
Comment s’est produit votre accident?
– Comme on pouvait s’y attendre, les pilotes se suivaient tous de près. Ce n’est pas que les dépassements étaient spécialement difficiles, mais ils provoquaient une sorte d’embouteillage. Devant moi, Patrik Hajek a légèrement manqué un vibreur, ce qui m’a permis de revenir très fort sur lui et je me suis senti en position de doubler. Il a défendu sa place, ce qui est normal, mais ce n’est pas passé. Nous sommes entrés en contact et j’ai décollé. L’atterrissage ne s’est pas fait en douceur et je me suis retrouvé sous mon kart, ce qui m’a un peu sonné.
Quel est le diagnostic?
– J’ai passé des examens sur place en Espagne avant d’être rapatrié en France, le bras en écharpe. Le diagnostic a été confirmé: il s’agit d’une dislocation de la clavicule qui a endommagé les ligaments et les attaches musculaires. Deux possibilités étaient envisageables. Je pouvais tenter de me rétablir comme ça et participer au Championnat du Monde à Wackersdorf, mais sans récupérer toutes mes capacités et tout en hypothéquant l’avenir. J’ai plutôt choisi de me faire opérer tout de suite, même si ma présence au mondial est incertaine.
L’opération consiste à rapprocher les parties osseuses qui ont été déplacées dans le choc pour permettre aux tissus fibreux de se régénérer. Elle sera suivie par un gros travail de rééducation. Christophe Lollier et la FFSA m’ont donné les bons contacts pour faire en sorte que tout se passe bien et que je puisse récupérer le plus vite possible. Il est cependant certain que je ne pourrais pas me préparer convenablement pour Wackersdorf.
Est-ce que vous pouvez envisager de courir à nouveau sur cette piste d’Oviedo?
– Quand on met de l’asphalte au-delà des vibreurs, la tentation est grande pour les pilotes de tendre la trajectoire en coupant la piste puisqu’ils ne risquent pas de salir les pneus et de perdre du grip. On a déjà entendu dire que des aménagements étaient prévus au niveau des deux chicanes et des “S”. Si c’est le cas, le tracé pourrait redevenir intéressant dans le cadre d’une compétition internationale. Mais ce qui est sûr, c’est que j’irais vérifier par moi-même avant de m’engager.
Un grand merci à Anthony pour sa disponibilité et sa franchise. Tous nos voeux de prompt rétablissement l’accompagnent.
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