Quels souvenirs gardez-vous du karting?
“Pour moi, le karting représente beaucoup de choses, je ne serais jamais arrivé là où j’en suis aujourd’hui si je n’avais pas eu l’opportunité de courir en karting. C’est là qu’un pilote apprend les bases et se construit. J’ai passé 10 années mémorables, d’abord dans mon pays au Danemark à partir de l’âge de 7 ans dans les catégories pour les jeunes. Puis, j’ai sillonné l’Europe pour participer à des épreuves internationales. Dans un premier temps, ce fut d’une manière très basique avec mon père dans notre petite structure. D’une part, cela a créé une relation forte avec mes parents et d’autre part cela m’a donné de la détermination, l’envie de réussir, de me faire repérer par un motoriste pour bénéficier de bons moteurs et par un team pour assurer mon avenir.”
Et cela a-t-il fonctionné?
“Oui, plusieurs personnes m’ont aidé et m’ont donné la chance de pouvoir évoluer toujours plus haut. Peter De Bruijn fut le premier à me soutenir, je lui dois beaucoup. Le team VDK Racing, les usines CRG et Birel ART ont suivi. Je profite de l’occasion pour remercier Glenn Keyaert pour les excellents moments passés ensemble sur les circuits. Si je dois arrêter un jour de courir, je pense que je reviendrai en karting pour travailler aux côtés des jeunes pilotes. D’ici là, j’espère pratiquer le kart aussi souvent que possible, notamment avec cet ensemble très performant équipé du nouveau IAME S125. En outre, il me paraît beaucoup plus fiable que certains karts que j’ai pu piloter dans ma carrière. Sur ce circuit d’Aigues-Vives, j’ai senti que je n’étais pas à mon maximum, il y a certains réflexes que j’ai perdues depuis toutes ces années. En kart, il faut un certain feeling, de l’instinct, mais je suis sûr que cela va revenir très vite, car je compte bien rouler plus vite que Jules au volant du IAME S125 ! ”
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pilotes?
“Aujourd’hui, j’ai la chance de piloter de magnifiques voitures, de me déplacer sur des circuits aux très belles infrastructures et de profiter des hospitalités confortables des équipes. C’est ce à quoi j’ai rêvé quand j’étais jeune et je suis heureuse de ma situation actuelle, mais j’aime parfois revenir à la simplicité du karting, à la pureté de ce sport. Aujourd’hui, je rencontre des jeunes pilotes qui veulent accéder au plus vite à la monoplace. Je leur dis, “prenez votre temps, ne brûlez pas les étapes, vous avez tant à apprendre en karting: la relation avec l’équipe, le mécanicien et le motoriste, les bases de la mise au point, la combativité avec les duels incessants au sein du peloton.” Mentalement, un meeting de kart est très intense, il faut constamment rester concentrée sur tes objectifs. Le simple fait de nettoyer toi-même ton kart te donne cette envie de t’impliquer, de comprendre comme cela fonctionne.”
Les féminines sont plus nombreuses actuellement. Pensez-vous avoir contribué à cet élan?
“Je ne sais pas, j’espère ! Plus il y aura de femmes en karting à la base de la pyramide, plus elles seront nombreuses au plus haut niveau du sport automobile. Dès lors que l’on ferme la visière et qu’on met le moteur en marche, il n’y a plus de différences entre une femme et un homme, c’est motivant pour toutes les femmes.”
Profil
Michel Gatting
Née le 21 décembre 1993 (30 ans) au Danemark
2 fois P1 Championnat du Danemark KF-Junior & KF
P3 Championnat de Belgique Cadet
2 fois P2 Championnat d’Allemagne KF-Junior & KF
P4 Championnat Asie-Pacifique KF
Plusieurs podiums en WSK Series
P1 Ferrari Challenge Europe
P2 Championnat du Monde WEC GTE AM
P1 24 Heures de Spa classe Gold Cup
Info IAME France / Photo © Frantz Meyers