Le meilleur résultat français à la Nouvelle-Orléans a été obtenu par Michael Dauphin, 17e de la finale DD2 Masters. On voit tout de suite que la dernière journée de la Grande Finale Rotax 2013 n’a pas été favorable au Team France. Pourtant au-delà de la déception qu’il ne faut pas cacher, de belles performances ont été réalisées lors d’une compétition très difficile. De l’avis général des Français présents, les courses tenaient davantage du stock-car que du karting tel qu’on le pratique dans nos contrées. Il est vrai qu’on était très loin du comportement exigé de la part des pilotes dans la plupart des courses, en France et en Europe, et que les sanctions pour «bad manœuvre» ne se sont pas multipliées.
Le plus gros espoir tricolore à ce stade, rapide et régulier aux avant-postes, Christophe Adams, n’était pas mécontent de sa place en préfinale, la 5e des DD2 Masters, malgré une démultiplication volontairement longue qui ne lui facilitait pas la tâche pour défendre sa position. Il était tout aussi confiant que motivé sur la prégrille de la finale, ne se doutant pas que sa belle aventure allait s’achever dès le premier tour… Un pilote l’a en effet éjecté de la piste sans rémission possible. Le coup était dur à encaisser à l’issue d’un parcours remarquable depuis le début du meeting dont on retiendra un ensemble de performances très convaincantes.
Il était dit que cette catégorie ne réussirait pas non plus aux autres participants français. Michael Dauphin, se faisait sortir méchamment au 2e virage de la préfinale. En finale, cela se passait mieux, ou plutôt moins mal. Agacé par des problèmes de frein, il bataillait sans beaucoup d’illusions autour de la 25e position, mais ne laissait pas passer l’occasion de gagner 8 places dans les deux derniers tours. «Je n’avais pas tiré un très bon matériel, châssis et moteur auraient pu être largement meilleurs. Au point de vue pilotage, j’avais le niveau en vitesse pure, mais je n’étais pas assez affûté dans la bagarre, un élément essentiel de ce genre d’épreuves.Si je dois un jour retenter l’expérience, je me préparerais différemment».
Pour Marc Berteaux, des pressions de pneus inadaptées compliquaient sa tâche en préfinale, mais la finale apportait la confirmation que les changements apportés au set-up étaient efficaces. Enfermé au départ, il se mettait ensuite dans le coup et signait des bons temps qui lui permettaient de revenir jusqu’en 6e position. Il perdait le bénéfice de ces efforts dans le dernier tour, quand il se faisait jeter par un concurrent. Le bilan reste malgré tout très positif pour un pilote qui n’a disputé que 4 autres courses en DD2 cette année. Techniquement, il aurait fallu plus d’expérience pour analyser le comportement de la mécanique et pouvoir réagir plus vite. «C’était super quand même! Je me suis éclaté comme cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps!»
Bien bousculé, lui aussi, au départ de la préfinale, Morgan Hipp rencontrait des problèmes techniques, coupures fréquentes, durant toute la finale. Il avoue s’être un peu énervé et avoir sur-conduit, mais tout s’est amélioré en fin de course. Il était prêt à saisir une belle opportunité au dernier tour, mais deux karts en difficulté devant lui ruinaient ses derniers espoirs lors d’un passage plutôt typé Dakar. «Je suis malgré tout content de cette première expérience en DD2. C’était fun! En 2014, cela va se passer différemment, vous verrez!»
Pas gâté par son matériel, Guillaume Berteaux a tenté de compenser en prenant des départs magiques. En finale, il était très bien placé, 7e, quand il n’a pas pu éviter l’accrochage de deux pilotes devant lui. «C’est vraiment dommage, après toutes les galères que j’ai connues ce week-end, je me retrouvais pour la première fois en bonne place. Je suis tout de même content d’avoir pu revenir dans le top 10 en finale!»
Après des coupures en péfinale qui le cantonnaient en queue de peloton, Lucas Joly retrouvait une machine plus efficace en finale, mais pas aussi bonne que pendant les manches. Trop de glisse à l’arrière du châssis l’empêchait de remonter comme il l’aurait dû mieux que 21e à l’arrivée. Lucas, qui a peu roulé cette saison, reste cependant satisfait de sa découverte du DD2 en compétition internationale.
Le parcours final des deux plus jeunes membres du Team France, Xavier Pozzoli en Senior et Bastien Leguay en Junior, a eu de nombreux points communs, malheureusement pour eux. Tous les deux éliminés après un accrochage en préfinale, ils n’étaient guère plus chanceux en finale. Xavier était à nouveau victime d’un pilote qui lui montait dessus en pliant le radiateur, puis un carbu récalcitrant le privait d’une possible remontée. Pour Bastien, après un bon départ, un problème mécanique douchait ses espoirs dès le premier tour. Ce samedi n’a pas dû être facile à vivre… Mais Bastien confiait qu’il était très heureux d’avoir pu se qualifier pour les phases finales, tandis que Xavier, moins expansif, relativisait cependant la déception.
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