Les meilleurs pilotes mondiaux comme De Conto, Pex, Hajek, Lammers, Abbasse, Dreezen, Iglesias ou Hanley étaient bien présents en septembre en Belgique pour se disputer le titre convoité de Champion du Monde FIA Karting – KZ. Au milieu de ces têtes d’affiche, quelques gentlemen n’ont pas hésité à s’engager pour goûter aux joies du kart de très haut niveau et du matériel aux performances impressionnantes. Parmi eux, le Belge Christophe Adams a souhaité vivre de l’intérieur ce grand événement, en plus de débuter dans la discipline !
Participer au Championnat du Monde FIA Karting – KZ à l’âge de 53 ans, ce n’est pas commun. Pourquoi ce challenge?
Le circuit de Genk a effectué une excellente communication en amont de ce Mondial. J’ai reçu de la publicité pour m’inciter à voir la course en spectateur, mais je me suis dit subitement: “pourquoi ne pas venir pour courir?” Sodikart, la marque avec laquelle je roule toute l’année, m’a mis en contact avec le team CPB Sport. On a trouvé un bon accord et je me suis lancé dans cette aventure un peu folle.
Découvrir le KZ à ce niveau, n’était-ce pas un peu osé?
Si, bien sûr, mais c’était sans doute pour moi la dernière occasion de ma carrière de vivre un Championnat du Monde. Genk, c’est un peu chez moi, j’avais déjà l’avantage de connaître parfaitement le circuit. Bien sûr, une telle Compétition aurait mérité d’être mieux préparée de mon côté, car je n’avais aucune expérience de la catégorie. Je ne connaissais que les karts sans vitesse et le Rotax DD2. Avant les premiers Essais du mercredi précédant la course, je n’avais effectué qu’une seule journée d’entrainement. Pour tout dire, lorsque j’ai validé mon inscription, je n’étais jamais monté dans un kart 125cc à boîte de vitesses !
La combinaison que vous portiez le dimanche, à la présentation des pilotes et en finale, était-ce un clin d’oeil à votre âge?
Bien sûr ! Le reste de l’année, je roule dans la catégorie Gentleman, il fallait donc que je marque le coup en m’habillant comme un gentleman. Malgré mon âge avancé, en comparaison avec ceux qui m’entouraient dans le peloton, mon objectif était de me rapprocher au maximum des meilleurs temps. J’avoue que je n’étais pas fier, lorsque je me suis aperçu qu’il me manquait 5 secondes lors de ma première journée de roulage. Heureusement, j’ai beaucoup progressé tout au long de la semaine de la Compétition. Le vendredi matin, j’ai fini par rouler à moins d’une seconde du Champion du Monde Paolo De Conto ou de Bas Lammers.
Est-ce que ce Championnat du Monde fut difficile sur le plan physique?
Piloter un KZ reste assez éprouvant lorsque la piste offre une bonne adhérence. J’étais un peu anxieux avant la course, d’autant que j’ai réduit mon programme de Compétition depuis deux ans. A 53 ans, on ressent davantage les efforts ! En fin de manche, je serrais un peu les dents. Ma hantise était également de passer pour une “chicane mobile” au milieu des meilleurs pilotes mondiaux. Finalement, j’ai réussi à tenir le coup et j’ai pu prendre du plaisir. J’ai évidemment évolué en queue de peloton, car je reste un néophyte en KZ.
Qu’est-ce qui fut le plus compliqué à appréhender au volant d’un KZ?
Moi qui ai découvert le kart en 100cc il y a une vingtaine d’années, c’est la boîte de vitesses qui m’a posé le plus de problèmes, notamment le fait de rétrograder. Lorsqu’il faut effectuer un freinage très tardif et passer simultanément de la 6e à la 2e, un petit temps d’adaptation est nécessaire. Dans ce genre de moment, il ne faut pas se retrouver en 3e, au risque d’être très lent en sortie de virage, ni en 1ère, car c’est le sur-régime assuré ! J’avais également un handicap au niveau du poids, avec près de 10 kg de trop sur la balance.
Finalement, avez-vous des regrets?
Concernant le classement, je ne m’étais fixé aucun objectif. J’aurais juste préféré finir la finale plutôt que d’abandonner, mais cela restera une expérience incroyable. J’ai apprécié l’excellente ambiance qui a régné dans le team et l’organisation de très haut niveau réussie par l’équipe du circuit de Genk et le promoteur.
Info CIK-FIA / © Photo KSP