Isack Hadjar, l’un des favoris de la NSK en catégorie Nationale.
L’accident qui s’est produit lors de la NSK dimanche 4 mars sur le Circuit International Le Mans Karting a suscité un grand intérêt de la part de médias, en majorité généralistes, qui n’ont pas l’habitude d’ouvrir leurs colonnes à cette discipline. Le sensationnel fait vendre, ce n’est pas une nouveauté, mais cela doit pourtant faire réfléchir les différents acteurs du karting : l’image et la notoriété de notre sport sont en jeu dans ce genre de situation.
L’absence de communication de la part d’un organisme officiel ou reconnu dans les 24 heures qui ont suivi l’accident a ouvert les portes d’une large exploitation sauvage sur le net, motivée essentiellement par l’appât du sensationnel. Les médias spécialisés dans le karting ont par contre fait preuve d’une retenue salutaire dans cette tourmente. Tout ceci devrait donner à réfléchir…
Voici une chronologie non exhaustive du traitement cette information telle que Kartcom a pu la suivre sur internet.
La vidéo publiée sur Facebook par un père de pilote, pourtant bien intentioné, a mis le feu aux poudres. Retirée assez rapidement par son auteur, elle a continué à faire le tour du web pour illustrer des articles plus ou moins bien informés.
France Racing, sous la plume de Tom Turschwel, a dégainé le premier avec un titre accrocheur “Vidéo : Accident Karting NSK au Mans, à qui la faute ?”. D’après ses dires, l’auteur était sur place. Il raconte ce qui s’est passé en précisant ses intentions : “notre intérêt n’est pas de dénoncer tel ou tel acteur de la manifestation, seulement d’éclaircir cet incident flou et d’éviter que cela se reproduise”, mais pointe tout de même quelques responsabilités, ce qui est parfaitement son droit. On peut seulement regretter que ce site internet associatif ne s’intéresse ordinairement que de manière limitée au karting, avec 10 articles publiés en 2017 dont plusieurs reprises de communiqués. France Racing a fait un joli score sur Youtube en diffusant seule vidéo de l’accident, vidéo qui ne lui appartient pourtant pas.
La presse régionale, notamment Le Maine Libre, a ensute pris le relais dans la journée de dimanche en introduisant une formule qui sera plus tard déclinée en plusieurs versions “Neuf enfants blessés dans un accident au Mans”. Ces enfants ont parfois changé de tranche d’âge. On a lu 10-14 ans avant que la vérité de 12-16 ans ne soit rétablie. Le mot “enfants” a également cédé sa place à celui d’ “adolescents” plus adapté.
A partir de lundi, des médias nationaux de forte fréquentation se sont empressés de relayer la nouvelle. Les sites internet de Ouest-France, du Parisien, du Point, de l’Express, 20 Minutes, France Info, LCI, BFM, RTL, Europe 1,Orange, France Soir et bien d’autres jusqu’en Belgique ont repris plus ou moins fidèlement les autres sources, dont l’AFP qui avait un correspondant sur le sujet. On notera le choix pour le moins fantaisiste des photos d’illustration.
Les blessés étaient tour à tour légèrement ou gravement touchés, selon le curseur de chaque rédacteur. L’expression “grosse colère des parents” a également fait son apparition et que la direction de course était mise en cause, alors que l’on apprenait l’ouverture d’une enquête, ce qui est tout à fait normal dans ce genre de situation. La vidéo était intégrée à presque toutes ces publications.
Il est bon de savoir que la FFSA remplit sa mission en s’activant aux côtés des organisateurs et de l’ACO pour analyser, comprendre et tirer les conséquences de l’accident. Par ailleurs, les nouvelles des blessés sont rassurantes. Seul un pilote sur les neuf touchés, victime d’une fracture du bassin, est encore hospitalisé et devra faire une croix sur sa saison sportive 2018.
Info Kartcom / © Photo KSP