“Déménager dans un autre pays demande une forte implication personnelle”
Nikita Bedrin fait partie de cette prometteuse génération de pilotes russes qui ont envahi les paddocks des grandes épreuves internationales de karting. Les très belles ascensions que Daniil Kvyat ou Sergey Sirotkin ont connu jusqu’en F1, tout comme l’organisation du Grand Prix de Russie à Sotchi, ont fait des émules. Actuellement, Nikita Bedrin représente l’un des meilleurs espoirs de son pays. Ce jeune pilote de 13 ans s’est forgé un superbe palmarès dans les courses de 60 Mini en Italie et ne cesse de monter en puissance depuis son arrivée en Junior début 2018.
À quel moment vous êtes-vous assis pour la première fois dans un kart?
À 5 ans ! Une fois, plutôt que de m’acheter un jouet, mon père m’a dit: “je t’offre une séance de karting !” Cela m’a beaucoup plu. Après plusieurs sessions en kart de location, je me suis lancé en compétition dans mon pays en Micro et j’ai gagné ma première course à 7 ans lors de ma toute première participation. Après ce résultat, ma famille et moi avons pris la décision de nous impliquer davantage. Je suis passé ensuite en Mini, j’ai participé à mes premières compétitions en Italie en 2016 et me voilà en Junior depuis 2018.
Vous avez couru pour le team Baby Race et aujourd’hui vous êtes membre du team officiel Tony Kart. Parlez-nous de l’ambiance qui règne dans cette structure?
L’équipe est très professionnelle, très sérieuse. Rien n’est laissé au hasard. Le team manager nous demande de nous impliquer au niveau technique, de passer du temps sur l’analyse des acquisitions de données. On doit être capable de retranscrire au mieux nos sensations au volant. Ce n’est pas facile, mais intéressant. Cette manière de travailler nous fait aller de l’avant.
Revenons à la Russie. À vos débuts, n’était-il pas difficile de progresser en karting, dans ce pays où le climat n’est pas toujours favorable à la pratique de ce sport?
En Russie, j’habite à Belgorod, près de la frontière avec l’Ukraine. À cause des conditions météorologiques, la saison sportive peut difficilement s’étaler sur plus de 6 mois, d’avril à septembre. Ce n’était pas l’idéal pour le karting, c’est pour cela que nous sommes partis en Italie en 2016, même si je n’avais alors que 10 ans. Aujourd’hui, je réside en Italie, je suis proche du circuit de Lonato et je poursuis ma scolarité à Brescia. Ce n’est pas toujours évident de gérer l’école, les devoirs à ma maison et les déplacements sur les circuits, mais j’essaye de faire du mieux que je peux à tous les niveaux.
Comment expliquez-vous cette implication de plus en plus forte de pilotes venant de Russie dans les Championnats FIA Karting? En Junior, vous êtes la troisième nation la mieux représentée cette année !
Le sport automobile est devenu plus populaire dans notre pays. Plusieurs pilotes réalisent de belles carrières et nous organisons chaque année un Grand Prix de Formule 1. Comme le niveau est plus élevé dans les pays de l’Europe de l’Ouest, nous avons tendance à venir rouler en Italie et notamment dans les Championnats FIA Karting. Si l’on veut faire carrière ensuite en automobile, c’est presque obligatoire. S’exiler de la sorte demande une forte implication. C’est aussi une preuve de notre motivation et de notre détermination à réussir. Je précise toutefois qu’il existe un Championnat de Russie sur six meetings, dans lequel le niveau est plus élevé chaque année. Certaines pistes sont très intéressantes.
Comment se passe la collaboration avec Felice Tiene?
Il me suit comme coach depuis 2017. Il possède une grande expérience internationale et a gagné beaucoup de grandes courses en tant que pilote. Il m’a beaucoup fait progresser, on travaille très bien ensemble à plusieurs niveaux: condition physique, stratégie, technique, mental, agressivité dans le peloton, etc. Cette année, j’ai déjà remporté une course internationale à Sarno et je viens de passer très près du podium au Championnat d’Europe FIA Karting Junior à Genk et à Kristianstad. Je suis également bien meilleur sous la pluie que par le passé.
Quels sont vos circuits préférés?
Sarno, Lonato et Genk.
Quels sont vos objectifs pour le futur?
Je pense passer en OK en 2020 et pourquoi pas en monoplace en 2021. Mon but ultime serait de devenir un jour pilote de Formule 1.
Avez-vous un pilote de F1 préféré?
Oui, c’est Max Verstappen. Il a prouvé qu’il pouvait gagner malgré sa jeunesse.
Info FIA Karting / © Photo KSP