Pilote de karting remarquée et appréciée pour son caractère et sa rapidité, la Danoise Michelle Gatting a rejoint le sport automobile en 2011. Pour ses débuts en monoplace, elle a terminé 3e de son championnat national en Formule Ford, première fille à remporter le classement rookie dans cette catégorie. Vainqueur des sélections de la Commission FIA Women in Motorsport, elle a ensuite disputé deux saisons en Scirocco R Cup Germany avec une 5e position finale en 2013. Elle a tenté sa chance en Porsche Carrera Cup Germany l’année suivante. C’est la recherche de budget et de sponsors qui l’occupe cette année afin de pouvoir rebondir dès 2016 en GT Masters, Blancpain Series ou en GT3. Une rencontre à Kristianstad pendant le Championnat d’Europe CIK-FIA 2015 a permis de faire le point sur son parcours.
Michelle, contente de retrouver l’ambiance du karting?
– Oui et non! C’est un plaisir de revoir toutes les personnes que je connais dans le milieu et de constater qu’on ne m’a pas oubliée. Mais comme je ne roule pas cette année, c’est également frustrant! Plus sérieusement, l’ambiance est toujours aussi fantastique dans un paddock de karting. J’avoue que cela me manque. La compétition est intense, tout le monde se donne à fond pendant plusieurs jours et en même temps on partage le plaisir de la course. Je suis sûre que je serais capable de faire encore de belles choses en karting!
Comment s’est déroulé votre passage en sport auto?
– Après une saison de monoplace au Danemark, j’ai été soutenue par la Commission FIA Women in Motorsport pendant deux saisons au sein de VW Motorsport. Cathy Muller et Michèle Mouton m’ont beaucoup aidé et je les en remercie. Ensuite, c’est devenu plus difficile pour trouver un volant. En automobile, le talent ne suffit plus, il faut pouvoir apporter un budget important. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, être une femme n’aide pas particulièrement. Je ne m’en plains pas, je veux être reconnue avant tout en tant que pilote, mais la chasse aux sponsors reste difficile pour tout le monde dans un contexte économique peu favorable. L’autre point, c’est qu’on ne roule pas beaucoup en sport auto. Les séances de test sont très coûteuses, il faut donc être compétitif dès que l’on monte dans la voiture. C’est très différent du karting où l’on enchaine les entrainements, les essais et les manches avant d’arriver en finale.
Qu’est-ce que vous a apporté votre carrière en karting?
– Le karting permet de se construire en tant que pilote, mais aussi en tant qu’individu. Cela donne le goût de l’effort et du dépassement de soi. Quand on est motivé, il est facile d’apprendre beaucoup de choses au contact des autres pilotes et des mécaniciens qui ont beaucoup d’expérience. Il faut se donner un peu de mal, mais c’est une très bonne école. C’est également très agréable!
Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaite poursuivre en sport automobile?
– Je pense d’abord qu’il faut profiter de ses années en karting, sinon on le regrette plus tard. Profiter, cela veut dire apprécier la chance que l’on a et le plaisir que l’on prend. Cela veut dire aussi saisir toutes les occasions pour apprendre de tous ces gens formidables que l’on croise, apprendre la sportivité, le respect et la motivation. Un dernier détail à ne pas oublier quand on veut piloter en automobile: avoir une condition physique irréprochable!
(Extrait du Best-of CIK-FIA 2015)
Info CIK-FIA / © Photos KSP